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Écologie

Internet est notre nouvelle pollution, invisible et indolore. Derrière les site web et services que nous utilisons tous les jours, se cache de nombreuses machines travaillant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour traiter une énorme quantité de données et garantir la stabilité des dits services. Outre l'énergie nécessaire pour faire fonctionner ces serveurs, cela demande également beaucoup d'énergie pour les refroidir et ainsi prévenir leur surcharge ou autres pannes matérielles.

YouTube, le service de Google qui pollue le plus ?

Les questions environnementales sont depuis plusieurs années déjà, au coeur des débats concernant Google. Leur plateforme de partage de vidéos atteignant le milliard d'utilisateur et le nombre de vidéos ajoutées chaque minute grandissant sans cesse, il est évident que cet engouement n'est pas sans conséquence. L'impact écologique de la firme devenu non négligable, posant alors des questions environnementales qui inquiètent les ONG.

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Selon cet article de l'OBS en 2015 :

Si vous ajoutez l'électricité consommée par les centres de données et les réseaux nécessaires pour connecter tous nos appareils, cela représenterait le sixième pays qui consomme le plus au monde", pointe Gary Cook de Greenpeace, dans le "Time". "Ce n'est pas le pire, mais c'est significatif et ça va aller en augmentant..."

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Seulement, 3,3 milliards de recherches sont effectuées chaque jour sur le moteur de Google, soit 660 tonnes de CO2 émis chaque jour, ou 241.000 tonnes par an.

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Regarder 10 minutes de vidéo de chats représente 1g de CO2. Google tente de temporiser en expliquant que "l'utilisation continue de YouTube pendant trois semaines demande à peu près autant d'énergie qu'il n'en faut pour faire une lessive en machine". Seulement, chaque jour, des "centaines de millions d'heures de vidéos" sont regardées sur YouTube, soit plus de 600 tonnes de CO2 émis chaque jour, ou plus de 219 millions de tonnes de CO2 chaque année.

L'environnement, une valeur phare de Google

Face à cet enjeu de taille, Google a depuis mis en place des mesures pour tenter de réduire son impact écologique. C'est même devenu un de leurs arguments marketing puisque Google Cloud Platform, le service cloud de Google affiche désormais sur son site web n'utiliser que de l'énergie 100% renouvelable. Ils ont notamment été certifié par la norme ISO 50001, qui vise l’amélioration de la performance énergétique et qui constitue donc une source d’économie énergétique potentielle pour les entreprises.

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Google associe 100 % de l'énergie consommée par ses activités mondiales à des énergies renouvelables et maintient son engagement de neutralité carbone. Cela inclut nos centres de données et Google Cloud. Ainsi, lorsque vous choisissez Google Cloud Platform pour exécuter vos calculs, stocker vos données et développer vos applications, votre empreinte numérique est compensée par une énergie propre, ce qui réduit votre impact sur l'environnement.

Ces efforts ont notamment été récompensés par une reconnaissance de Greenpeace, une ONG spécialisée dans les questions environnementales, dans un rapport sur les différents fournisseurs de solution cloud.

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Heureusement, Greenpeace a fait une évaluation comparative de chaque fournisseur de cloud et a attribué à Google une note de A en 2016.

Des choix de conception à l'origine d'un impact environnemental en augmentation

Google a depuis placé l'enjeu environnemental au coeur de ses valeurs et de ses stratégies de développement. Même si les intentions de la firme tendent à rendre YouTube moins polluant, n'utiliser que de l'énergie renouvelable ne semble pas être suffisant. Selon une étude de l’Université de Bristol, en 2016, les vidéos sur YouTube ont émis l’équivalent de 11,3 millions de tonnes de CO2. Cela équivaut à l’émission de CO2 de villes comme Francfort-sur-le-Main. D'après les chercheurs britanniques, le problème réside dans la conception même de la plateforme vidéo. Ils accusent notamment le système de lecture automatique des vidéos, qui permet de lancer une vidéo suggérée dès que la précédente est terminée. Selon leur estimation, si une vidéo s’arrêtait dès qu’un internaute cessait de la regarder, cela réduirait les émissions de CO2 de 320 000 tonnes.

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La fonctionnalité de lecture automatique, activée par défaut.

Pour résoudre ce problème, Google a tenté une solution très simple, demander à l'utilisateur s'il souhaite continuer à visionner des vidéos. Cette confirmation apparait après un certain temps de visionnage (quelques heures), sous la forme d'une petite fenêtre et qui nécessite une intéraction de l'utilisateur.


Mais ce n'est pas la seule fonctionnalité qui est pointée du doigt par les chercheurs. Selon cet article de WIRED, d'autres choix de conception semblent délaisser la question de l'émission de CO2 et favoriser le visionnage intensif par les utilisateurs.

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L'une des modifications que les chercheurs proposent pour YouTube et d'autres services de diffusion en continu consiste à éliminer le "gaspillage numérique" que représente la diffusion d'images vidéo à des utilisateurs qui n'écoutent que du son - un arrêt qui pourrait réduire l'empreinte carbone de YouTube de 500 Kilotonne CO2 chaque année, soit l'équivalent de celle d'environ 30 000 foyers.

Or, YouTube ne propose pas d'option pour n'écouter que le son d'une vidéo, seulement une option pour réduire la qualité vidéo à une résolution de 144p.

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Dans de nombreux cas, il serait possible de repérer les utilisateurs qui [n'écoutent que du son] et d'éviter l'envoi de données supplémentaires. Pour chaque utilisateur, ce n'est pas une grande quantité, mais étant donné le grand nombre d'utilisateurs de YouTube à travers la planète, le total s'accumule.

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YouTube n'a fait aucun commentaire au moment de la publication, bien qu'il déploie déjà beaucoup d'efforts pour créer des formats de compression vidéo efficaces.

Les chercheurs à l’origine de l’étude affirment également que YouTube cache son impact réel sur l’environnement en indiquant seulement les émissions générées par ses data centers. Or, l’étude démontre que les data centers ne représentent qu’une infime part d’une immense chaîne qui passe ensuite par les réseaux des fournisseurs d’accès à internet jusqu’à nos multiples écrans d’ordinateur, de tablettes et de smartphones.

D'autres facteurs techniques participent à rendre l'impact écologique de YouTube important, notamment la publicité, les scripts de traçage utilisateur, qui consomment beaucoup de bande passante. Enfin, les chercheurs suggèrent qu'une conception davantage orientée vers l'éco-responsabilité permettrait de réduire l'impact écologique des applications web. Avec des pages web plus légères, moins d'informations envoyées inutilement, et moins de collecte de données.


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